Témoigner, 2019

L'étude de l'architecture de la Renaissance en Périgord s'est toujours trouvée réduite à l'architecture castrale au détriment du patrimoine urbain et religieux 1 . Cette prédilection pour les châteaux s'explique en partie par un abondant corpus, célébré par une légende locale dite des Mille et un châteaux 2 , et par la qualité de certaines demeures à l'instar du château de Puyguilhem (ca. 1515Puyguilhem (ca. -1535, jalon dans l'histoire de l'architecture régionale 3 . Cette densité et cette qualité se retrouvent pourtant dans l'architecture domestique et cultuelle, pouvant même parfois surpasser le patrimoine castral 4 . Une étude se devait donc de rétablir les inégalités entres les différents types de bâtiments et de les soumettre à une approche prenant en compte les monuments comme les individus 5 . Le Périgord, en effet territoire en marge en raison de l'absence de grandes villes et de centres artistiques renommés, fut par ailleurs, grâce à une importante densité nobiliaire et à sa position entre Bordelais et Limousin, mais aussi entre Paris et les Pyrénées, au coeur d'un réseau d'échanges commerciaux et humains, qui a accéléré les transferts artistiques et favorisé la circulation d'artistes et d'idées exogènes.