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1996, Bulletin d'histoire politique
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8 pages
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Cahiers de littérature orale, 2008
Enquêter sur la littérature orale, c'est avant tout contribuer à la construction d'interactions que l'on classe dans la catégorie « littérature orale » et qu'il s'agit de penser en tant que co-constructions qui se développent dans un contexte particulier. Cette affirmation me permet de mettre l'accent sur l'aspect dialogique qui existe, sous forme implicite, dans tout discours de littérature orale. Dans les récits de griots généalogistes songhay-zarma par exemple, on s'aperçoit que si ceux-ci ont le monopole de la parole, ils s'adressent pourtant bien à un destinataire, direct ou indirect, avec lequel ils établissent un dialogue implicite. Si cette fonction dialogique du discours est essentielle à la production du sens, sa prise en compte est, par voie de conséquence, indispensable à sa compréhension. Or cela implique de considérer le contexte de production dans son ensemble : qui énonce et qui reçoit le discours, dans quel cadre et dans quelles circonstances. Mais aussi quel type d'échange se met en place et quels en sont les destinataires, primaires ou secondaires. C'est bien sûr toujours l'auditoire « traditionnel » de l'énonciateur, mais lorsqu'un chercheur assiste à la prestation, il est important de considérer que sa présence est de nature à modifier l'interaction, puisqu'une partie au moins du discours lui est destinée. Cette part est soumise à variation suivant l'identité de l'observateur, mais aussi de ses antécédents relationnels avec les participants ou le rôle social qu'on lui attribue. Ainsi le chercheur, par sa simple présence, participe de fait à l'interaction verbale, et l'on peut alors affirmer qu'il la coproduit, avec les détenteurs d'un répertoire oral, comme avec le reste de l'auditoire, dans des contextes particuliers qu'il s'agit de décrire. Mais le concept de contexte est en lui-même problématique et, depuis quelques années, sa représentation comme statique et préexistant à l'interprétation est remise en question tant en anthropologie qu'en analyse des discours. Les réflexions récentes montrent qu'il est désormais nécessaire de le percevoir dans sa dynamique, c'est-à-dire comme le résultat d'une interprétation. Qu'impliquent alors ces nouvelles représentations du contexte sur les pratiques d'enquêtes en littérature orale ? C'est ce Histoires de contextes Cahiers de littérature orale, 63-64 | 2008 que je m'efforcerai d'examiner ici à partir d'exemples tirés de mes expériences chez les Songhay-Zarma 1 du Niger. De l'art de tisser des liens L'étymologie même du mot « contexte » nous met sur la piste d'une conception dynamique : celui-ci vient, en effet, du latin contextus et contexere signifiant respectivement « assemblage » et « tisser avec ». Contextualiser correspondrait ainsi à l'action de mettre en relation. Ceci renvoie, en anthropologie, à ce qu'écrit Dilley (1999, 39), lorsqu'il montre que pour résoudre : the problem in delimiting the extent of the domain indicated by «context», one possible line of approach is to think of context in terms of «connection». Context too involves making connections and, by implication, disconnections. A phenomenon is connected to its surroundings. En analyse des discours, Charaudeau et Maingueneau (2002, 135) développent l'aspect construit de la relation, montrant que : le discours est une activité tout à la fois conditionnée (par le contexte) et transformatrice (de ce même contexte) ; donné à l'ouverture de l'interaction, le contexte est en même temps construit dans et par la façon dont celle-ci se déroule ; définie d'entrée, la situation est sans cesse redéfinie par l'ensemble des événements discursifs. Ces réflexions m'amènent à décrire trois principaux types de relations dont il me semble devoir tenir compte pour évaluer l'impact du « contexte » sur la performance de l'énonciateur 2 de littérature orale et sur les analyses du chercheur : relations entre le chercheur et son « terrain » 3 ; relations au sein de la situation de communication (correspondant à la performance) ; relations entre une performance particulière et les performances précédentes. Cette classification « durcie » pour les besoins de l'article doit, toutefois, être relativisée ; elle est provisoire et ne prétend à aucune exhaustivité. Relations entre le chercheur et son « terrain » Parler du « contexte », ce n'est pas seulement décrire les représentations des « contextes socioculturels » dans lesquels vivent les différents interlocuteurs du chercheur et celles des situations de communication 4 liées aux discours analysés. Cela implique aussi de prendre en compte ce qui a amené un chercheur à étudier cette littérature orale particularités, les relations qui lient celui-ci aux habitants du « terrain » dans lequel il enquête et ce qu'elles impliquent (notamment sur les analyses qui en découlent). Une recherche aux dimensions intersubjectives et émotionnelles Si je devais évoquer les origines premières de ma recherche sur la littérature orale songhay-zarma, il me faudrait remonter bien au-delà de mes études universitaires. C'est en effet dans l'enfance qu'ont eu lieu mes premiers contacts avec l'Afrique noire et l'oralité. Les contes d'abord que mon père et ma grand-mère me racontaient le soir m'ont fait rêver dès mon plus jeune âge, puis les aventures de mon cousin au Tchad,
Questions de communication
En premier lieu, l'article revient sur la situation paradoxale de la crise de la narratologie en insistant sur la fragilité d'un expansionnisme miné par l'empirie, en raison du lien distendu des travaux actuels avec les cadres théoriques de la narratologie, réduits à une boîte à outils sommaire déconnectée des enjeux interprétatifs. Par-delà la critique facile du formalisme, il inscrit la suspicion envers les modélisations théoriques dans une crise plus vaste, culturelle et politique. En deuxième lieu, il répond à l'interpellation de Raphaël Baroni s'interrogeant sur les réticences de certains chercheurs à se considérer comme des narratologues alors que leurs travaux ont renouvelé l'analyse des récits ; en appui sur ses travaux, l'auteur dégage certains de ses désaccords avec les théories du récit des années 70. Dans un troisième temps, l'auteur essaie de préciser les concepts pragma-énonciatifs, rhétorico-textuels caractéristiques de sa démarche qui transcendent la catégorie récit. En quatrième lieu, l'article discute quelques propositions institutionnelles ou académiques relatives à la place de la narratologie ou à celle d'autres cadres théoriques contributifs de l'analyse des récits. Il traite notamment des conditions susceptibles de faciliter les échanges interdisciplinaires et d'améliorer l'offre de formation à destination des étudiants et, plus particulièrement, des futurs enseignants de langues et lettres.
Pratiques
Centre de recherche sur les médiations (CREM) Référence électronique Yves Reuter, « Des récits et des élèves »,
à Göttingen (Allemagne), que des primatologues français ont ressenti le besoin de se regrouper pour échanger, partager et discuter, dans un espace pluridisciplinaire, les données, les expériences et les résultats sur un objet d'étude particulier : le primate. Petit à petit a germé l'idée de créer une société savante. Le 25 mai 1987 la Société Francophone de Primatologie (SFDP) voyait le jour au Parc Zoologique de Vincennes. L'assemblée constitutive réunissait des chercheurs et personnels de
Cette courte présentation illustrée (qui remplace un texte antérieur) décrit certaines caractéristiques des histoires en image(s), avec des indications sur leur histoire en Europe.
Compte rendu de l'exposition "Comme le rêve le dessin" Centre Georges Pompidou et Musée du Louvre Commissaire : Philippe-Alain Michaud. et de l'exposition "Contrepoint" Musée du Louvre Commissaire : Marie-Laure Bernadac. Article publié dans Art 21, n°3, mars 2005, p.46-53.
CLARA, 2018
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