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(PDF) 2021 Appel Colloque Georgette Leblanc

2021 Appel Colloque Georgette Leblanc

2021

Encore visée plus d’un siècle plus tard par une critique faisant d’elle l’une des origines de l’affadissement de la dramaturgie maeterlinckienne, l’artiste Georgette Leblanc demeure au panthéon de celles qu’une histoire du théâtre par les auteurs et par les metteurs en scène, donc une histoire des hommes, a négligées. Pour la situer, il faut sans doute citer d’abord ceux-là qui lui furent proches. D’une part, on trouve Maurice Maeterlinck (1862-1949), dont elle n’aura jamais été l’épouse malgré les nombreux « Mme Maeterlinck » dont elle usa elle-même par stratégie. D’autre part, Maurice Leblanc (1864-1941), l’auteur de Arsène Lupin, frère aîné dont la nature cheminait « côte à côte » avec la sienne. D’autres hommes gravitent, plus ou moins tôt dans sa vie et de façon plus ou moins durable : les hommes du milieu symboliste, à commencer par Camille Mauclair, compagnon des débuts ; les auteurs et compositeurs des pièces, lyriques ou non, qu’elle interprète tel Jules Massenet ; le réalisateur de L’Inhumaine, Marcel L’Herbier ; Georges Gurdjieff (Pierre Schaeffer), gourou du groupe saphique auquel elle participe. À côté d’eux, se tiennent des femmes. Il y a tout d’abord celles qu’une histoire de la conflictualité féminine a mises en avant : Laurence Alma-Tadema, « fille de », prétendante au titre de l’épouse ; Mary Garden, préférée au titre de créatrice du rôle de Mélisande ; Renée Dahon, jeune protégée finissant par écarter sa guide. Il y a celles avec qui Georgette Leblanc travaille : Réjane (Gabrielle-Charlotte Réju, 1856-1920), comédienne et directrice du théâtre où L’Oiseau bleu est créé en France en 1911 ; Helen Keller (1880-1968), autrice activiste, à qui elle consacrera un ouvrage ; Margaret Caroline Anderson (1886-1973), autrice libertaire, fondatrice de la revue littéraire d’avant-garde The Little Review avec qui elle partage la fin de sa vie. Il y aurait aussi à parler des bonnes, des caméristes, des assistantes qui contribuent à la bonne tenue des maisons autant qu’aux nombreux voyages en France et dans le monde. Figure bourgeoise de la première vague féministe, chanteuse lyrique aux répertoires contrastés, metteuse en scène peu reconnue comme telle, promotrice et médiatrice déterminante d’une œuvre littéraire, Georgette Leblanc fut aussi une collaboratrice intellectuelle pour Maurice Maeterlinck et l’écrivaine principale de plusieurs ouvrages et articles de nature principalement autobiographique ou documentaire. Dans le cadre de ce colloque, il est proposé d’aborder la figure de Georgette Leblanc au travers de l’un ou l’autre des métiers qu’elle a endossés dans le contexte de champs artistiques et intellectuels divers, ou bien encore comme figure moderniste, figure intermédiale ou figure d’une histoire du genre. Ces contextes et ces figures peuvent être étudiés de façon combinée et, dès que nécessaire, dans une perspective transnationale. Nous invitons les contributrices et contributeurs à privilégier l’analyse des œuvres et ouvrages de l’artiste, la mise au jour des contextes socio-historiques dans lesquels elle s’inscrit et la critique de l’historiographie actuelle à partir de travaux récents en études de genre, études théâtrales, histoire transnationale et sociologie.