Books by Aram Mardirossian
Saint-Siège d'Etchmiadzin, 2020
Fruit de sept ans de labeur, cet ouvrage propose une classification thématique des 1331 canons pr... more Fruit de sept ans de labeur, cet ouvrage propose une classification thématique des 1331 canons présents dans le Livre des canons arméniens (Kanonagirk‘ Hayoc‘) qui constitue la première collection canonique officielle de l’Église arménienne, progressivement composée entre le Ve et le XIe siècle. Notre travail donne le texte arménien classique (grabar) accompagné en regard d’une traduction française de la totalité des canons qui ont été minutieusement distribués dans le cadre d’un ordonnancement thématique qui s’articule autour de trois grandes titres (« L’Église », « la société » et « les ‘extérieurs’ »), eux-mêmes scindés en plusieurs dizaines de subdivisions et d’entrées. La table des canons – rédigée à la fois en arménien moderne et en français – qui est placée au début du livre permet au lecteur de repérer aisément les dispositions concernant telle ou telle question traitée dans le corpus. Une introduction, également bilingue, développe une synthèse historico-juridique du droit canonique arménien antique et médiéval, tout en cernant les enjeux politico-religieux actuels qui entourent notre projet. Au total, nous avons souhaité élaborer – dans des proportions éminemment plus modestes – un travail similaire à celui qui fut effectué au sein de l’Église catholique romaine par Gratien de Bologne au XIIe siècle. Ainsi, le présent ouvrage pourrait représenter dans les années à venir la première pierre d’un vaste édifice dont le sommet serait constitué par la rédaction du premier Code de droit canonique de l’Église arménienne.
Papers by Aram Mardirossian
https://frontpopulaire.fr/o/Author/au481841/aram-mardirossian, 2021
L'abandon du Haut-Karabagh à la conquête turco-islamique est-il autre chose que le symbole lumine... more L'abandon du Haut-Karabagh à la conquête turco-islamique est-il autre chose que le symbole lumineux du suicide de l'Occident ? Il paraît que l'histoire ne repasse pas les plats. Pourtant, une chevauchée éclair à travers les âges nous apprend que lorsque l'Arménie sombre, c'est l'Europe qui vacille.
Précis de culture juridique – Grand oral. Examen national – Session 2019, L.G.D.J, Paris, 2019, p. 279-289
« Prendre ses désirs pour la réalité ». Cette expression populaire qui fait écho à une maxime for... more « Prendre ses désirs pour la réalité ». Cette expression populaire qui fait écho à une maxime formulée par Descartes pourrait s’appliquer en France à la vision quasi unanime des « élites politico-médiatiques », mais aussi à celle portée par divers universitaires concernant les rapports entre les religions et le principe de laïcité. On se rassure à bon compte en affirmant qu’il n’existe aucune contradiction ontologique entre celui-ci et celles-là, et, qu’un minimum de bonne volonté et d’esprit de conciliation suffit pour instaurer entre eux une cohabitation harmonieuse. Or, rien n’est plus faux comme le prouve, de façon souvent tragique, aussi bien l’histoire que l’actualité.
Deux motifs semblent expliquer ce déni de réalité. Le premier consiste à appréhender les religions exclusivement comme des phénomènes d’ordre spirituel alors que toutes possèdent, à des degrés divers, une dimension temporelle. De plus, on considère les religions comme un ensemble uniforme, alors même qu’en dépit de points communs, elles se différencient grandement les unes des autres, tant sur les plans spirituel que temporel. Ce constat est particulièrement prégnant quand l’on compare le christianisme et l’islam. La seconde cause revient à occulter le sens profond du régime de laïcité dont la genèse s’inscrit dans l’histoire moderne de l’Occident chrétien. Là, pour la première fois se sont ainsi constituées des sociétés humaines qui ont expulsé la religion de la sphère politico-publique, tout en rejetant l’idée d’un principe transcendant – ici le Dieu chrétien – comme le fondement absolu de toute chose. L’émergence du principe de laïcité n’est donc pas le fruit d’une évolution paisible qui le verrait succéder en douceur au christianisme mais le résultat d’une lutte implacable qui s’achève par la victoire du premier aux dépens du second. Or, en France, comme ailleurs dans le monde occidental, c’est cette position dominante du principe de laïcité qui est aujourd’hui de plus en plus contestée par certains courants religieux au premier rang desquels se situent les musulmans intégralistes.
Aram MARDIROSSIAN « Les défenseurs de la porte Saint-Romain, l'empereur en tête, continuèrent à s... more Aram MARDIROSSIAN « Les défenseurs de la porte Saint-Romain, l'empereur en tête, continuèrent à se battre, mais attaqués par-derrière, ils furent littéralement submergés par le flot des Turcs, et la brèche fut forcée au moment précis où le soleil se levait. Ce fut alors que Constantin XI, suivi de deux ou trois fidèles, s'élança dans la mêlée, en frappant d'estoc et de taille, et y trouva la mort glorieuse qui convenait au dernier empereur de Byzance. » 1 Un absent de marque. Ce titre pourrait parfaitement résumer l'état d'esprit des collègues et amis du Professeur Jacques Phytilis qui nous a prématurément quitté le 6 mars 2008. Ayant eu naguère, la chance de suivre son séminaire au sein du D.E.A. d'histoire et d'anthropologie du droit à l'Université Paris X -Nanterre, je souhaite aujourd'hui dédier à sa mémoire les lignes qui suivent 2 . Pour la législation ecclésiastique arménienne, ce même titre paraît justifié afin de décrire l'exclusion des canons du synode de Duin de 645 du Livre des canons arméniens (Kanonagirk Hayots) élaboré par le catholicos Yovhannes III Awdznetsi Imastaser (le Philosophe) en 719 3 . Si les motifs qui Abréviation LCA = Livre des canons arméniens 1 L. BRÉHIER, Vie et mort de Byzance, Paris 1992, p. 428 [3 e éd.]. 2 L'histoire s'accélère et les noms changent : aujourd'hui, les Diplôme d'Études Approfondies (D.E.A.) sont devenus des Master 2 (M 2) et l'Université Paris X -Nanterre s'appelle désormais Paris Ouest Nanterre La Défense. 3 Il s'agit du corpus officiel de l'Église arménienne qui était composé initialement de textes pseudo apostoliques, des canons des conciles oecuméniques et locaux, ainsi que des Pères grecs antérieurs à celui de Chalcédoine, mais aussi des synodes et des Pères arméniens. L'ensemble totalisait sept cent six canons distribués en vingt quatre groupes canoniques. Entre 768 et le XI e siècle, trente trois autres groupes, réunissant six cent vingt six dispositions, furent intégrés, en plusieurs étapes, au sein du recueil, voir la belle édition de V. HAKOBYAN, Kanonagirk Hayots, I et II, Érévan 1964, 1971 (désormais respectivement Le Livre I et II) et A. MARDIROSSIAN, Le Livre des canons arméniens (Kanonagirk Hayots) de Yovhannes Awdznetsi. Église, droit et société en Arménie du IV e au VIII e siècle, Louvain 2004 (désormais Le Livre) pour une analyse détaillée de ces canons. Ainsi, les canons du concile de Duin de 645 entreront dans le LCA en trente huitième position au X e siècle, probablement sous le pontificat
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Books by Aram Mardirossian
Papers by Aram Mardirossian
Deux motifs semblent expliquer ce déni de réalité. Le premier consiste à appréhender les religions exclusivement comme des phénomènes d’ordre spirituel alors que toutes possèdent, à des degrés divers, une dimension temporelle. De plus, on considère les religions comme un ensemble uniforme, alors même qu’en dépit de points communs, elles se différencient grandement les unes des autres, tant sur les plans spirituel que temporel. Ce constat est particulièrement prégnant quand l’on compare le christianisme et l’islam. La seconde cause revient à occulter le sens profond du régime de laïcité dont la genèse s’inscrit dans l’histoire moderne de l’Occident chrétien. Là, pour la première fois se sont ainsi constituées des sociétés humaines qui ont expulsé la religion de la sphère politico-publique, tout en rejetant l’idée d’un principe transcendant – ici le Dieu chrétien – comme le fondement absolu de toute chose. L’émergence du principe de laïcité n’est donc pas le fruit d’une évolution paisible qui le verrait succéder en douceur au christianisme mais le résultat d’une lutte implacable qui s’achève par la victoire du premier aux dépens du second. Or, en France, comme ailleurs dans le monde occidental, c’est cette position dominante du principe de laïcité qui est aujourd’hui de plus en plus contestée par certains courants religieux au premier rang desquels se situent les musulmans intégralistes.
Deux motifs semblent expliquer ce déni de réalité. Le premier consiste à appréhender les religions exclusivement comme des phénomènes d’ordre spirituel alors que toutes possèdent, à des degrés divers, une dimension temporelle. De plus, on considère les religions comme un ensemble uniforme, alors même qu’en dépit de points communs, elles se différencient grandement les unes des autres, tant sur les plans spirituel que temporel. Ce constat est particulièrement prégnant quand l’on compare le christianisme et l’islam. La seconde cause revient à occulter le sens profond du régime de laïcité dont la genèse s’inscrit dans l’histoire moderne de l’Occident chrétien. Là, pour la première fois se sont ainsi constituées des sociétés humaines qui ont expulsé la religion de la sphère politico-publique, tout en rejetant l’idée d’un principe transcendant – ici le Dieu chrétien – comme le fondement absolu de toute chose. L’émergence du principe de laïcité n’est donc pas le fruit d’une évolution paisible qui le verrait succéder en douceur au christianisme mais le résultat d’une lutte implacable qui s’achève par la victoire du premier aux dépens du second. Or, en France, comme ailleurs dans le monde occidental, c’est cette position dominante du principe de laïcité qui est aujourd’hui de plus en plus contestée par certains courants religieux au premier rang desquels se situent les musulmans intégralistes.