Papers by Aurélia Borvon
Entre 2005 et 2016, le port antique de Ratiatum (Rezé, Loire-Atlantique) a fait l'objet de fouill... more Entre 2005 et 2016, le port antique de Ratiatum (Rezé, Loire-Atlantique) a fait l'objet de fouilles archéologiques programmées. Elles portaient principalement sur l'étude des aménagements de berges et des entrepôts romains conservés au sein du quartier Saint-Lupien. Cette partie orientale de l'agglomération s'urbanise à partir des années 20-50 de notre ère et connaît son apogée dans le courant du II e siècle. Relevant de la cité des Pictons, cette ville s'étendait sur une cinquantaine d'hectares au minimum, en bordure d'un bras de la Loire qui apparaît progressivement en voie de colmatage à partir du III e siècle. À partir de 2013, les recherches se sont concentrées uniquement sur les structures portuaires et leur environnement immédiat. Les niveaux exhumés ont fait l'objet d'études paléoenvironnementales, particulièrement importantes étant donné l'excellente conservation des vestiges préservés en milieu humide et anaérobie. Devant l'ampleur de l'emprise de la fouille et la quantité de vestiges mis au jour, le développement d'approches rarement appliquées en archéologie fl uviale, a été entrepris. Ainsi, afi n de préciser l'environnement portuaire, une stratégie d'échantillonnage des vestiges biologiques conservés, tant botaniques que zoologiques, a été élaborée. Systématique ou ponctuelle suivant les secteurs de fouilles, elle consistait notamment à intensifi er et orienter les prélèvements de sédiments pour mieux répondre aux questions paléoenvironnementales. Les préconisations retenues pour la récolte des échantillons propres à chaque spécialiste ont alors été listées de manière à répondre au mieux aux demandes de chacun : prélèvements dans les coupes ou en seaux, lors des phases de décapage ou de fouille, envoi des échantillons avec ou sans traitement, effectué sur le terrain ou en laboratoire (tamisage, fl ottation, lavage), etc. Un atelier de gestion et de traitement des échantillons a également été mis en place sur le chantier. Le milieu anaérobie caractéristique de ce contexte fl uvial colmaté a ainsi constitué une formidable réserve propice à de nombreuses analyses : archéozoologiques et ichthyologiques, entomologiques (dans les sédiments et dans les bois), paléoparasitologiques, palynologiques, carpologiques, xylologiques, dendrologiques, dendrochronologiques, micropaléontologiques et géomorphologiques. Se distribuant sur le pourtour des aménagements de berges, ces archives sédimentaires offrent des clés de lecture inespérées sur le fonctionnement et l'évolution du site portuaire durant l'Antiquité. Abstract Between 2005 and 2016, the ancient harbour of Ratiatum (Rezé, Loire-Atlantique) was the subject of planned archaeological excavations which focused on the study of riverbank developments and Roman warehouses in the Saint-Lupien district. This eastern part of the agglomeration urbanized from the years 20-50 of our era and reached its commercial apogee in the course of the second century. Reporting to the city of Pictons, this city spread over about fi fty hectares along the edge of an arm of the Loire which turned progressively into a clogged waterway from the third century onwards. Since 2013, research has focused solely on harbour structures and their immediate environment. The levels exhumed have been the subject of paleoenvironmental studies, particularly important because of the excellent conservation of the remains preserved in a wet and anaerobic environment. Given the great extent of the excavation and the quantity of remains uncovered, the development of rarely applied approaches in fl uvial archaeology has been undertaken. Thus, in order to specify the harbour environment, a strategy for sampling preserved biological remains, both botanical and zoological, has been developed. This strategy, either systematic or punctual according to the excavation areas, consisted in intensifying and orienting the sediment samples to better answer the paleoenvironmental questions. The recommendations adopted for the collection of samples specifi c to each specialist were then listed in order to better meet their demands: samples in sections or buckets, during stripping or excavation phases, sending samples with or without treatment, carried out in the fi eld or in the laboratory (sieving, fl otation, washing), etc. A sample management and processing workshop was also set up on the site. The anaerobic environment characteristic of this plugged fl uvial context has thus constituted a formidable reserve favourable to numerous analyses: archaeozoological and ichthyological, entomological (in sediments and in woodstuff), palaeoparasitological, palynological, carpological, xylological, dendrological, den-hydrochronological, micropaleontological and geomorphological. These sedimentary archives scattered around banks offer unexpected keys to the operation and evolution of the harbour site during Antiquity.
A B S T R A C T Tens of thousands of fish bones were recovered from the Final Natufian (Late Epip... more A B S T R A C T Tens of thousands of fish bones were recovered from the Final Natufian (Late Epipaleolithic) layer of the site of Eynan/Ain Mallaha (Northern Israel) dated to the end of the Pleistocene. Almost a hundred of them were attributed to a Salmoninae, most probably a trout Salmo cf. trutta. This is the southernmost attestation of a Salmo species in the Near East, past and present. It is suggested that trout were present locally as small populations at least at the end of the Pleistocene.
L'ostéologie des oiseaux de l'Ouest de la France est assez mal connue. Cette étude s'appuie sur u... more L'ostéologie des oiseaux de l'Ouest de la France est assez mal connue. Cette étude s'appuie sur un échantillon de plus de 100 espèces pour 800 individus recueillis au sein du Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Écosystèmes des Pays de la Loire (Nantes). Elle se fonde sur 38 dimensions crâniennes, intégrant les mandibules. Les résultats obtenus ont permis une analyse statistique uni-et multivariée. Un dimorphisme sexuel a été montré pour trois espèces. Certaines espèces ou familles ont pu être discriminées au sein de nombreux ordres. MOTS-CLÉS : ostéométrie, oiseau, crâne, archéozoologie, anatomie, variation interspécifique, variation intraspécifique, dimorphisme sexuel. ABSTRACT : Osteomorphometric study of skulls of autochtonous, non captive avifauna of Western France : intra-and interspecific variability.
thèse disponible à l'adresse suivante :
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00669956
présent... more thèse disponible à l'adresse suivante :
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00669956
présentation orale : http://www.archives49.fr/espace-culturel/conferences-en-ligne/traces-des-seigneurs/
Les fouilles archéologiques de sites d'habitats médiévaux livrent régulièrement des déchets des activités humaines. Les vestiges fauniques en constituent généralement une part importante, et leur analyse permet souvent de documenter l'alimentation carnée des occupants. Le site de Montsoreau présente des niveaux principalement datés du XIe siècle. Les archéologues lui attribuent un statut élitaire grâce à la documentation archéologique et à des recherches textuelles. En partie grâce à une méthode de collecte appropriée (tamisage), ce site livre d'abondants vestiges de Vertébrés, dont plus de 30 000 sont identifiés. Ils appartiennent principalement aux Mammifères (30%), aux Oiseaux (9%) et aux " poissons " (61%). Pour les deux premiers groupes, les taxons domestiques dominent. La liste des espèces chassées et pêchées est longue. La plupart des vestiges proviennent d'espèces consommées et l'alimentation carnée peut être abordée sous divers angles : qualitatifs et quantitatifs, relatifs à la nature des activités et à la gestion des déchets, ainsi qu'aux choix de consommation concernant l'approvisionnement en ressources carnées et les éventuels territoires exploités pour se les procurer. La comparaison des données fauniques de Montsoreau à celles d'autres sites contemporains permet notamment de citer comme indicateurs d'un statut social élevé : la prépondérance du Porc, la part de la chasse et la diversité des espèces chassées, la présence d'espèces prestigieuses, comme l'Esturgeon et le Paon, et plus encore que ces indices eux-mêmes, leur présence simultanée.
L'absence de recensement exhaustif des restes du Bos primigenius (Bojanus 1827) en France et le m... more L'absence de recensement exhaustif des restes du Bos primigenius (Bojanus 1827) en France et le manque de données ostéométriques de comparaison est un handicap pour avancer sur la connaissance de cette espèce. De façon très modeste et limitée à l'ouest de la France, ce travail vient compléter le corpus et apporte des données métriques originales provenant de quatre institutions (Muséum de Nantes, Muséum de Cherbourg, Musée de Bougon et Université de Brest), pour un ensemble de 11 spécimens dont seul le squelette crânien est conservé. Cette étude vient dans le prolongement d'une publication initiale (Borvon et al., 2008) qui avait déjà recensé des restes d'Aurochs du Grand Ouest et vise à encourager ce type de recherche qui semble loin d'avoir donné tous les résultats possibles.
Dans ce court article, les auteurs décrivent les trois modèles d'anatomie du Cheval du Dr. Louis ... more Dans ce court article, les auteurs décrivent les trois modèles d'anatomie du Cheval du Dr. Louis Auzoux présents dans les collections du Muséum d'Histoire Naturelle de Nantes. Au préalable, un bref historique des pièces est exposé, ainsi que leur intérêt anatomique, pédagogique et patrimonial. Les perspectives de restauration sont également présentées.
Le site de La Barrera (Bonares, Huelva, Espagne) daté de la période Almohade (XII e -XIII e siècl... more Le site de La Barrera (Bonares, Huelva, Espagne) daté de la période Almohade (XII e -XIII e siècle) a livré 273 restes de faune pour une masse de 2674,9g, dont 191 indéterminés pesant 33,3g. Ces indéterminés semblent appartenir pour la plupart aux restes déterminés fragilisés. Malgré un nombre de restes déterminés relativement faible (82), 11 taxons ont pu être identifiés. Les mammifères domestiques sont représentés par six taxons : le boeuf, les caprinés (mouton et chèvre), les équidés (cheval et âne) et le chat. Trois espèces de mammifères sauvages sont présentes : le cerf, le chevreuil et le lièvre. Parmi les oiseaux, seule la poule est représentée. Un fragment de valve de coquille Saint-Jacques, a été retrouvé. Cet ensemble archéozoologique provenant d'un silo est relativement original de par un nombre d'espèces identifiées assez élevé, proportionnellement au nombre total de restes déterminés. Outre des déchets alimentaires, on constate également la présence de quelques jeunes individus (un sujet périnatal d'équidé et un de cerf, ainsi qu'un jeune chevreuil), dont la peau a pu être prélevée en vue d'une fabrication de cuir de qualité, réputé depuis fort longtemps dans cette région. La répartition anatomique particulière des restes osseux de caprinés (métapodes et os du crâne), malgré un faible corpus, orienterait comme précédemment vers une hypothèse de prélèvement de la peau.
Communications by Aurélia Borvon
Appréhender les catégories zoologiques dans les sociétés du passé, Colloque international, Centre de recherches égyptologiques de la Sorbonne, 2019
Aurélia Borvon et Charles Viaut, « Des bestes médiévales aux espèces linnéennes : Autour de la cl... more Aurélia Borvon et Charles Viaut, « Des bestes médiévales aux espèces linnéennes : Autour de la classification de quelques espèces consommées en contexte castral au Moyen Âge », Appréhender les catégories zoologiques dans les sociétés du passé, Workshop international, Paris, Sorbonne Université, 22-23 mars 2019
Articles by Aurélia Borvon
Anthropozoologica, Jul 17, 2020
From medieval beasts to linnean species: around the classification of some species in castral con... more From medieval beasts to linnean species: around the classification of some species in castral context in the Middle Ages
The research currently conducted on several medieval castle sites in western France, in particular Talmont Castle (Vendée, France) and Thouars Castle (Deux-Sèvres, France), is being carried out in an interdisciplinary manner: the study of bone remains using archaeozoological methods makes it possible to highlight the wide variety of species consumed or used by humans for whatever reason. Wild animals, whether consumed or not, have thus received special attention. The study of feeding practices on these sites is also accompanied by a study of texts relating to animals, their breeding and consumption, whether they are accounts or documents of practice. These documentary sources, which in many cases make it possible to refine the understanding of the archaeological contexts and the economic and social functioning of castle sites, do not lend themselves to an exact comparison on one point: the consideration of the different species. If archaeozoology classifies bone remains according to the canons of contemporary biology, the documents of medieval practice show a discourse that is specific to them and that sometimes differs considerably from the logic of current science. The comparison of these two discourses at the site level allows us to highlight the differences in approach and to question our current interpretations of representations of the animal world in the Middle Ages.
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Papers by Aurélia Borvon
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00669956
présentation orale : http://www.archives49.fr/espace-culturel/conferences-en-ligne/traces-des-seigneurs/
Les fouilles archéologiques de sites d'habitats médiévaux livrent régulièrement des déchets des activités humaines. Les vestiges fauniques en constituent généralement une part importante, et leur analyse permet souvent de documenter l'alimentation carnée des occupants. Le site de Montsoreau présente des niveaux principalement datés du XIe siècle. Les archéologues lui attribuent un statut élitaire grâce à la documentation archéologique et à des recherches textuelles. En partie grâce à une méthode de collecte appropriée (tamisage), ce site livre d'abondants vestiges de Vertébrés, dont plus de 30 000 sont identifiés. Ils appartiennent principalement aux Mammifères (30%), aux Oiseaux (9%) et aux " poissons " (61%). Pour les deux premiers groupes, les taxons domestiques dominent. La liste des espèces chassées et pêchées est longue. La plupart des vestiges proviennent d'espèces consommées et l'alimentation carnée peut être abordée sous divers angles : qualitatifs et quantitatifs, relatifs à la nature des activités et à la gestion des déchets, ainsi qu'aux choix de consommation concernant l'approvisionnement en ressources carnées et les éventuels territoires exploités pour se les procurer. La comparaison des données fauniques de Montsoreau à celles d'autres sites contemporains permet notamment de citer comme indicateurs d'un statut social élevé : la prépondérance du Porc, la part de la chasse et la diversité des espèces chassées, la présence d'espèces prestigieuses, comme l'Esturgeon et le Paon, et plus encore que ces indices eux-mêmes, leur présence simultanée.
Communications by Aurélia Borvon
Articles by Aurélia Borvon
The research currently conducted on several medieval castle sites in western France, in particular Talmont Castle (Vendée, France) and Thouars Castle (Deux-Sèvres, France), is being carried out in an interdisciplinary manner: the study of bone remains using archaeozoological methods makes it possible to highlight the wide variety of species consumed or used by humans for whatever reason. Wild animals, whether consumed or not, have thus received special attention. The study of feeding practices on these sites is also accompanied by a study of texts relating to animals, their breeding and consumption, whether they are accounts or documents of practice. These documentary sources, which in many cases make it possible to refine the understanding of the archaeological contexts and the economic and social functioning of castle sites, do not lend themselves to an exact comparison on one point: the consideration of the different species. If archaeozoology classifies bone remains according to the canons of contemporary biology, the documents of medieval practice show a discourse that is specific to them and that sometimes differs considerably from the logic of current science. The comparison of these two discourses at the site level allows us to highlight the differences in approach and to question our current interpretations of representations of the animal world in the Middle Ages.
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00669956
présentation orale : http://www.archives49.fr/espace-culturel/conferences-en-ligne/traces-des-seigneurs/
Les fouilles archéologiques de sites d'habitats médiévaux livrent régulièrement des déchets des activités humaines. Les vestiges fauniques en constituent généralement une part importante, et leur analyse permet souvent de documenter l'alimentation carnée des occupants. Le site de Montsoreau présente des niveaux principalement datés du XIe siècle. Les archéologues lui attribuent un statut élitaire grâce à la documentation archéologique et à des recherches textuelles. En partie grâce à une méthode de collecte appropriée (tamisage), ce site livre d'abondants vestiges de Vertébrés, dont plus de 30 000 sont identifiés. Ils appartiennent principalement aux Mammifères (30%), aux Oiseaux (9%) et aux " poissons " (61%). Pour les deux premiers groupes, les taxons domestiques dominent. La liste des espèces chassées et pêchées est longue. La plupart des vestiges proviennent d'espèces consommées et l'alimentation carnée peut être abordée sous divers angles : qualitatifs et quantitatifs, relatifs à la nature des activités et à la gestion des déchets, ainsi qu'aux choix de consommation concernant l'approvisionnement en ressources carnées et les éventuels territoires exploités pour se les procurer. La comparaison des données fauniques de Montsoreau à celles d'autres sites contemporains permet notamment de citer comme indicateurs d'un statut social élevé : la prépondérance du Porc, la part de la chasse et la diversité des espèces chassées, la présence d'espèces prestigieuses, comme l'Esturgeon et le Paon, et plus encore que ces indices eux-mêmes, leur présence simultanée.
The research currently conducted on several medieval castle sites in western France, in particular Talmont Castle (Vendée, France) and Thouars Castle (Deux-Sèvres, France), is being carried out in an interdisciplinary manner: the study of bone remains using archaeozoological methods makes it possible to highlight the wide variety of species consumed or used by humans for whatever reason. Wild animals, whether consumed or not, have thus received special attention. The study of feeding practices on these sites is also accompanied by a study of texts relating to animals, their breeding and consumption, whether they are accounts or documents of practice. These documentary sources, which in many cases make it possible to refine the understanding of the archaeological contexts and the economic and social functioning of castle sites, do not lend themselves to an exact comparison on one point: the consideration of the different species. If archaeozoology classifies bone remains according to the canons of contemporary biology, the documents of medieval practice show a discourse that is specific to them and that sometimes differs considerably from the logic of current science. The comparison of these two discourses at the site level allows us to highlight the differences in approach and to question our current interpretations of representations of the animal world in the Middle Ages.