Marielle Macé

EHESS-Ecole des hautes études en sciences sociales, Centre de recherche sur les arts et le langage (CRAL), Faculty Member

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Papers by Marielle Macé

Individuate, Emancipate Oneself, Risk a Style (around Simondon)

Revue Du Mauss, 2011

It is commonly supposed that relations (of appropriation, domination, liberation...) come after t... more It is commonly supposed that relations (of appropriation, domination, liberation...) come after the constitution of its terms - subjects, objects, groups. The theory of '˜individuation’ proposed by Gilbert Simondon avoids such substantialism. It does not consider individuals as given but rather as dynamic co-constructions permanently related to different ways of being, rythms and gestures, while the environments in which they act are not so much contexts as sets of dissonances which are as many reserves of becoming. Thus the possibilities of emancipation of both individuals and collectives can be recast : in the tension between individual and collective moments, a space opens for a relation to oneself in which the individual extracts himself from the already constituted, transcends his limits, re-elaborates a way of being, and reinvents the forms of his participation in the world.

Disponibilit�s litt�raires : la lecture comme usage

Litterature, 2009

La généricité restreinte

Acta Automne 2001

Cet article est un compte-rendu du livre : Enjeux des genres dans les écritures contemporaines, R... more

JEANNELLE J-L., Ecrire ses mémires au XX siècle. Déclin et renouveau

Annales. Histoire, Sciences Sociales, Apr 1, 2010

Les Terrains Vagues Des Essais: Itineraires et Intertextes

The Romanic Review, Nov 1, 1998

Les Terrains vagues des Essais: Itineraires et Intertextes. Mary B. McKinley. Paris: Honore Champ... more Les Terrains vagues des Essais: Itineraires et Intertextes. Mary B. McKinley. Paris: Honore Champion, 1996. 191 pp. Un aspect important de la poetique "oblique" de Montaigne a ete mis en valeur dans plusieurs etudes recentes: celui du fonctionnement rhetorique en un certain sens souterrain d'un texte qui se presente pourtant comme "impremedite" et "vagabond". L'ouvrage de Mary B. McKinley trouve sa fondation dans ces etudes. L'originalite du livre consiste a etablir un lien--suggere par le reseau metaphorique mis en place par Montaigne lui-meme--entre les itineraires geographiques, les paysages des Essais, et l'itineraire heuristique de leur auteur dans son travail d'imitatio des Anciens ou de ses precurseurs plus immediats. L'espace du monde s'enrichit de l'espace culturel de la bibliotheque, et de l'espace paradoxal d'un livre au parcours unique et sinueux. La these est a la fois seduisante et tres feconde. Les "terrains vagues" du titre sont les lieux livresques ou physiques incertains ou le parcours hermeneutique de Montaigne peut mener, espaces ou il a du se hasarder pour ecrire, espaces par exemple peuples d'auteurs modernes, dont l'imitation est moins legitime que celle des Anciens. L'etude montre d'abord comment Montaigne, dessinant un paysage "vague" de l'esprit, rencontre l'esthetique picturale de son epoque--passant de la representation d'un espace clos et connu a celle d'un espace ouvert indefini, marginal, quoique conventionnel, le aparergon--et mediatise ainsi son imitatio par une ekphrasis. L'auteur s'interesse ensuite a la figure de la Boetie, et el'essai "De l'amitie", pour montrer comment Montaigne a reconnu, dans l'image des champs vides du Nouveau Monde dressee par son ami, un topos qu'il a reutilise, mais que la douleur de la perte de la Boetie a transformeen une image melancolique, destinee a etre interiorisee. M. B. McKinley etablit ainsi avec force, apres A. Tournon, une lecture equilibree du lien entre la rhetorique et l'experience vecue dans les Essais. La these "spatiale" culmine dans le chapetre qui etudie l'image du labyrinthe dans les Essais, figurant la quete de leur auteur. M.B. McKinley associe metaphoriquement le monstre du labyrinthe et les "grotesques" d'un Montaigne desormais un peu borgesien. Le labyrinthe, imitation possible d'Ovide et de Virgile, est eprouve d'abord par Montaigne comme lieu interieur confus puis comme parcours spirituel, comme epreuve puis comme produit textuel. Le modele "multicursal" du labyrinthe donne ainsi a l'individu peregrinant un role important, unifiant la souffrance et le plaisir, la confusion et l'ordre de ce trajet. Que figurerait pourtant la fin du labyrinthe, son but, sa proie? L'auteur se garde ici d'aller jusqu'au bout de la metaphore. Une deuxieme section s'ouvre alors dans l'etude, qui circonscrit desormais l'itineraire a un parcours d'imitatio. Un humaniste ne considere pas les "Modernes", en tant qu'autorites et intertextes, selon les conventions qui modelent pour lui le rapport aux Anciens; l'attention que Montaigne porte a ces Modernes lui donnerait alors un statut marginal et erratique. Le premier de ces Modernes est Sebond; en traduisant Sebond, Montaigne joue un role paradoxal "d'iconoclaste pieux", role qui definit sa position habituelle d'imitation: traduire Sebond est devenu une initiation au procedegenerateur des Essais. L' "Apologie" est ensuite analysee comme texte virtuellement infini: renoncant l'ambition de connaitre Dieu dans son propre discours, Montaigne a decouvert et inversela valeur de l'univers sans fin du discours purement humain. …

Questions de lecture, entre expérience et appropriations

Conclusion. Espérance de vie

Collège de France eBooks, 2022

Un fleuve, un chemin, une phrase

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2021

“Più forte di me”. La letteratura come risorsa per la vita. Una conversazione con Marielle Macé

« Ce n’est pas une vie »

Po&sie, 2018

Styles animaux

L'Esprit Créateur, 2011

ON CONNAÎT L’IMPORTANCE de la question de l’animalité dans la philosophie actuelle. Cet intérêt t... more ON CONNAÎT L’IMPORTANCE de la question de l’animalité dans la philosophie actuelle. Cet intérêt témoigne certes d’une inquiétude au sujet de l’humain, d’une interrogation sur ce qui se sépare ou se partage dans l’humain, en particulier lorsque ce sont les situations de face-àface entre l’homme et l’animal qui sont mises en avant, et plus encore les situations d’inégalité exorbitante ou de violence. Mais l’intérêt pour l’animalité me semble aussi témoigner d’un besoin plus caché, qu’une approche esthétique a seule la capacité de mettre en lumière : le désir de faire attention aux manières, aux phrasés du vivant, qui trouve dans le monde animal un champ d’expressivité infinie, une expressivité non dirigée vers notre œil, et pourtant infiniment différenciée, vive et sûre. On pourrait en fait regarder chaque espèce animale comme une manière d’être, un élancement stylistique, et mettre ainsi en lumière quelque chose comme une stylistique du vivre, la conviction que l’être se découpe en styles. Si chaque espèce est un style, alors c’est, avec la leçon animale, toute l’attention aux « formes de la vie » qui se déploie et se rénove. Cette nécessité de faire attention aux formes de la vie est nommée par la pensée actuelle, de Foucault à Agamben. Mais la littérature (tout particulièrement la moderne) est peut-être le lieu principal où s’affûte une attention aux styles, aux styles de l’être, à la foule des manières d’être, aux façons infiniment différenciées d’habiter le monde et de lui donner sens ; je crois que cette capacité à percevoir et à restituer des styles (à les penser comme tels) est même son privilège : la force de la littérature réside dans la façon dont elle relance vers nous, dans sa propre tâche expressive, la différenciation des expressions du vivant, témoignant ainsi du souci qu’il faut avoir d’une stylistique de l’existence et, surtout, prenant en charge ce souci. Il y a là toute une morale, en acte, des formes qui font la vie.

CRITIQUE, "Jean-Christophe Bailly, Poursuites", 2022/1-2 (n° 896-897)

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022

Paulhan : rejoindre une forme

Fabula-LhT : littérature, histoire, théorie, Feb 1, 2012

Resume :Un individu se constitue aussi dans sa façon d’investir des formes extérieures ou de s’y ... more Resume :Un individu se constitue aussi dans sa façon d’investir des formes extérieures ou de s’y perdre : il transforme alors ce qu’il a en « propre » en se rapportant activement à des manières impropres. Paulhan a éprouvé cette dynamique dans l’ordre de la parole, de l’idée du moi, et du rapport aux gestes, aux objets et aux espaces où se font et se défont les habitudes. Il nous aide ainsi à comprendre combien l’affrontement permanent à d’autres formalités de la vie et du sens, à d’autres styles d’être, participe de notre condition de sujets, d’emblée esthétiques.